Les jardins d'enfants et les écoles enfreignent-ils les règles du RGPD avec des photos d'enfants : une analyse complète

Łukasz Bonczol
29/04/2023
À l’ère des médias sociaux et de la photographie numérique, capturer et partager des souvenirs n’a jamais été aussi simple. Les parents, les enseignants et les gardiens des jardins d'enfants et des crèches sont toujours désireux de partager des photos d'enfants engagés dans diverses activités, de la peinture au sport. Cependant, à la lumière des récentes inquiétudes concernant la sécurité des enfants lors de la publication de photos en ligne, il est essentiel de remettre en question la légalité de ces pratiques. Plus précisément, les jardins d'enfants et les crèches enfreignent-ils les règles du RGPD en partageant l'image d'un enfant ? Pour répondre à cette question, nous approfondirons les implications du RGPD pour les établissements d'enseignement, la légalité de la prise de photo d'un enfant sans autorisation et les meilleures pratiques pour protéger la vie privée des enfants.

Que signifie le RGPD en crèche ?

Le Règlement général sur la protection des données (RGPD) est une loi de l'Union européenne promulguée en 2018 pour protéger les droits des individus à la confidentialité des données. Elle s'applique à toutes les organisations, y compris les jardins d'enfants et les crèches, qui collectent, traitent ou stockent les données personnelles des résidents de l'UE. Selon le RGPD, les données personnelles font référence à toute information permettant d'identifier une personne directement ou indirectement. Cela inclut des photographies d'enfants.

L’objectif principal du RGPD est de donner aux individus le contrôle de leurs données et de garantir que les organisations les gèrent de manière responsable. Pour les jardins d'enfants et les crèches, cela signifie obtenir le consentement explicite des parents ou des tuteurs avant de capturer ou de partager l'image d'un enfant. De plus, ces institutions doivent informer les parents sur le but de la collecte des photographies, les destinataires prévus et la durée pendant laquelle les images seront conservées.

Cependant, la conformité au RGPD ne se résume pas à l’obtention du consentement parental. Les jardins d'enfants et les crèches doivent également prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des enfants lorsqu'ils publient des photos en ligne. Cela implique d'adopter des paramètres de confidentialité stricts sur les sites Web et les plateformes de médias sociaux, d'anonymiser les images en rendant les visages flous et de garantir qu'aucune information personnelle identifiable, telle que le nom d'un enfant, ne soit associée aux photographies.

Est-il illégal de prendre une photo d'un enfant sans autorisation au Royaume-Uni ?

Au Royaume-Uni, prendre une photo d'un enfant dans un espace public n'est généralement pas considéré comme illégal, à condition que ce ne soit pas dans un but répugnant. Cependant, la situation se complique au sein des établissements d’enseignement tels que les jardins d’enfants et les crèches. Ici, l'obtention du consentement est cruciale non seulement pour la conformité au RGPD mais aussi pour le respect de la vie privée de l'enfant et de sa famille.

Selon l'Information Commissioner's Office (ICO) du Royaume-Uni, les établissements d'enseignement doivent avoir une politique claire et transparente concernant la prise et le partage de photographies d'enfants. Cette politique doit décrire les procédures à suivre pour obtenir le consentement parental et les mesures prises pour assurer la sécurité des enfants lors de la publication de photos en ligne. Il convient de noter que les parents ont également le droit de retirer leur consentement à tout moment et que l'institution doit honorer cette demande.

Un exemple concret: naviguer dans la zone grise

Jetons un coup d'œil à un exemple concret pour mieux comprendre les défis auxquels sont confrontés les jardins d'enfants et les crèches lorsqu'ils manipulent des photographies d'enfants. Imaginez qu'une crèche organise une journée sportive annuelle et qu'un journal local souhaite couvrir l'événement. La crèche doit d'abord obtenir le consentement de tous les parents avant de partager des images avec le journal. Cela peut prendre du temps, surtout si certains parents ne veulent pas accorder la permission.

Dans de tels cas, la crèche peut recourir à l’anonymisation des images en floutant les visages des enfants. Toutefois, cela peut ne pas être suffisant dans certaines situations. Par exemple, si un enfant porte une tenue distinctive ou a une coiffure unique, l’anonymisation de l’image peut ne pas protéger complètement son identité.

Comme l'illustre cet exemple, les établissements d'enseignement doivent trouver un équilibre délicat entre célébrer les réalisations de leurs étudiants et respecter les règles du RGPD. Il est essentiel de prendre en compte les circonstances uniques de chaque situation, l'intérêt supérieur de l'enfant et les risques potentiels liés au partage de ses photographies.

Meilleures pratiques pour protéger la vie privée des enfants

Même si les règles et réglementations du RGPD peuvent sembler intimidantes, les jardins d'enfants et les crèches peuvent mettre en œuvre certaines bonnes pratiques pour garantir la sécurité des enfants lorsqu'ils publient des photos en ligne. Voici quelques suggestions:

  1. Établir une politique photographique claire et complète: cette politique doit détailler les procédures d'obtention du consentement parental, la manière dont les photographies seront utilisées et les mesures prises pour protéger la vie privée des enfants.
  2. Former le personnel et les bénévoles: assurez-vous que tous les membres du personnel et les bénévoles connaissent la politique en matière de photographie et comprennent l'importance d'obtenir le consentement avant de prendre ou de partager l'image d'un enfant.
  3. Utilisez les paramètres de confidentialité appropriés: lorsque vous partagez des photos sur des sites Web ou des plateformes de médias sociaux, utilisez les paramètres de confidentialité les plus stricts pour limiter la visibilité des images au public visé.
  4. Anonymisez les images: floutez les visages ou supprimez toute caractéristique identifiable des images avant de les partager, surtout si l'identité de l'enfant peut être facilement discernée.
  5. Évitez de partager des informations personnelles: évitez d'associer le nom d'un enfant ou d'autres informations personnellement identifiables à ses photographies.
  6. Examinez et mettez régulièrement à jour la politique en matière de photographie: à mesure que la technologie et les plateformes de médias sociaux évoluent, votre politique en matière de photographie devrait évoluer également. Examinez et mettez à jour régulièrement la politique pour vous assurer qu’elle reste pertinente et efficace.
  7. Respectez la volonté des parents: si un parent retire son consentement à l'utilisation de l'image de son enfant, supprimez immédiatement la photo de toutes les plateformes et de tous les stockages.
  8. Encouragez une communication ouverte: maintenez des lignes de communication ouvertes avec les parents et les tuteurs pour répondre à toute préoccupation ou question qu'ils pourraient avoir concernant les photographies de leur enfant.

En conclusion

L’ère numérique a sans aucun doute permis aux jardins d’enfants et aux crèches de capturer et de partager plus facilement des moments précieux. Cependant, la responsabilité de protéger la vie privée des enfants et d’assurer leur sécurité lors de la publication de photos en ligne ne peut être surestimée. En adhérant aux règles du RGPD et en mettant en œuvre les meilleures pratiques, les établissements d'enseignement peuvent trouver le bon équilibre entre célébrer les réalisations de leurs étudiants et respecter leur droit à la vie privée.

En fin de compte, la protection de la vie privée des enfants est un effort collectif impliquant les établissements d'enseignement, les parents et la communauté dans son ensemble. Grâce à la sensibilisation, à une communication ouverte et à un engagement à respecter les directives du RGPD, nous pouvons créer un environnement numérique plus sûr pour nos enfants.

Avis de non-responsabilité: les informations fournies dans cet article sont uniquement à des fins d'information générale et ne constituent pas des conseils juridiques. Nous ne sommes pas des praticiens du droit et, à ce titre, cet article ne doit pas être utilisé comme substitut à un avis juridique professionnel. Dans chaque cas spécifique, nous vous recommandons fortement de consulter un avocat qualifié pour répondre à vos préoccupations juridiques uniques et garantir le respect des lois et réglementations applicables.